Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Travisisdead
Travisisdead
Publicité
5 décembre 2005

Amours chiennes

sans_titre39

Réalisé par Alejandro González Inárritu
Avec Goya Toledo, Alvaro Guerrero, Jorge Salinas
Mexique - 2000 - 2h25

Mexico. Un tragique accident de voiture. Les extrêmes de la vie, sous l'angle de trois histoires radicalement differentes: Octavio, un adolescent qui a décide de s'enfuir avec la femme de son frère; Daniel, un quadragénaire qui quitte sa femme et ses enfants pour aller vivre avec un top model; El Chivo, un ex-guerillero communiste devenu tueur a gages, qui n'attend plus rien de la vie.

Trois histoires, trois destins qui apparemment n'ont aucun rapport entre eux et qui vont se rencontrer par le biais d'un accident. C'est à peu près la trame scénaristique de ce premier film de Alejando González Inárritu. Et la moindre chose que l'on peut dire, c'est que le réalisateur mexicain offre ici le plus bel exemple de ce qu'est le film chorale par excellence. Tarantino s'était servi de ce format pour son "Pulp Fiction" en en faisant un film "à la cool", Paul Haggis, plus récemment l'utilisé pour dénoncer le racisme ambulant et la peur de l'autre dans son "Collision". Ici Inárritu narre juste des destins brisés.

Un amour impossible entre une jeune mère et le frère de son mari, un top model qui à la suite du fameux accident deviens handicapé, un vielle homme au passé lourd vit reclus avec ses chiens en exécutant parfois des contrats de tueur à gages. Le tout en rapport avec les chiens.
Chaque fraction de ces vies va être suivie par la caméra de Inárritu qui filme le tout avec une sensibilité et des émotions à fleur de peau. En effet le but du film est d'émouvoir grâce à la compassion que l'on peut avoir pour ces personnages.

Le choix de monter les trois histoires dans un ordre de dynamisme décroissant était un pari osé mais Inárritu, et surtout son scénariste Guillermo Arriaga, réussit à nous prouver que l'on peut briser certains codes du cinéma si l'on a du talent. Car le tout commence avec beaucoup d'énergie et de punch avec le personnage d'Octavio, ça se calme avec la relation entre Daniel et son top model pour s'achever sur une sorte de fable philosophique sur le sens de la vie et surtout le rôle de la paternité avec le destins tragique et tendre à la fois de El Chivo. A la fin du visionnage on reste sans voix, sachant pertinemment que l'on a affaire à un chef d'oeuvre.
C'est certainement le film qui réussit le mieux à dresser un portrait sur la société avec seulement trois histoires anecdotiques qui semblent anodines. C'est du grand art.

En plus d'être un bon film, il a permis un bon nombre de révélation lors de son passage à Cannes en 2000, où il décrocha le grand prix de la semaine de la critique. Le duo Iñárritu/Arriaga pu ainsi signer un film aux USA tout aussi bouleversant ("21 grammes") et Gael Garcia Bernal commence à avoir une reconnaissance et surtout des rôles de qualité ("Carnets de voyage", "La mauvaise éducation"...).

En bref, un film qui vient des tripes, fait avec l'amour du cinéma mais aussi avec revendication, c'est tellement rare. C'est donc avec impatience que j'attends "Trois enterrements", le premier film de Tommy Lee Jones qui a remporté un franc succès à Cannes cette année et dont le scénario est signé justement par Guillermo Arriaga. Sachant en plus que le film remporta le prix du meilleur scénario...
Vivement le 23 novembre.

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité