Kiss Kiss Bang Bang

Réalisé par Shane Black
Avec Robert Downey Jr., Val Kilmer, Michelle Monaghan
USA - 2004 - 1h45

Harry Lockhart, voleur en fuite, se retrouve accidentellement au beau milieu d'un casting de polar Hollywoodien. Afin de préparer au mieux son rôle, il fait équipe avec un détective privé sans foi ni loi et une comédienne en herbe. Ils finiront par se retrouver impliqués dans une réelle et mystérieuse affaire de meurtre.

Bah bah bah, seigneur que ça fait du bien de voir un film tel que celui-ci dans les salles obscurs! Je n'ai jamais ressentie une telle jouissance au cinéma, à l'exeption de "Braindead" lors d'une nuit fantastique de ma tendre et chère ville natale, Miramas, c'est pour dire!

Rappelons un peu tout d'abord qui est Shane Black! Ce nom vous est d'ailleurs inconnu et c'est normal, c'est sa première réalisation, mais le bougre était quand même dans le système depuis un bon bout de temps! En effet, c'est à lui que l'on doit les scénarios de "L'arme fatale 1 et 2", du "Dernier samaritain" (rahhh un des films les plus bourrins dont j'admet reconnaître un plaisir coupable m'envahir lors de chaque visionnage), de "Last action hero" et de " Au revoir à jamais" (avec un Samuel L. Jackson très en forme).

Alors oui, ce ne sont que des films qui ne font pas dans la dentelle et produits par Joël Silver, mais bon Dieu, c'est quand même ce même Black qui a inventé le style des "Buddy movies bourrin mais totalement décontracté".
Et on ne sait pour quelle raison, le garçon s'est mis Hollywood à dos depuis son dernier script en 1996 (pour "Au revoir à jamais"). Depuis, silence radio.

Puis, Cannes 2005, le film est présenté en compétition, Silver est toujours producteur, on dit même qu'il considère Black comme son poulain, c'est dire!
L'accueil est très bon pour un film de ce genre (on sait très bien qu'une production telle que "Kiss kiss bang bang" ne peut recevoir le moindre trophée dans une compétition comme celle-ci, mais le public cannois est très enthousiaste ainsi que le critique).

Le film est par la suite présenté à Deauville (où "Collision" y remportera le grand prix), idem pour l'accueil. Alors quand est-il de sa qualité artistique? Et bien c'est une pure bombe!
En effet, je ne suis pas trop du genre à m'extasier devant les nouvelles productions Hollywoodienne, mais là, seigneur, qu'est ce que je me suis éclater dans cette salle obscure (où nous étions que deux, la deuxième personne étant un parfais inconnu, arf que c'est déprimant). Durant 1h45 on ne cesse de jubiler devant le nombre incalculable de répliques poilantes et référentielles à Hollywood. D'ailleurs, Shane Black règle littéralement ses comptes avec cette industrie du cinéma et détourne toute les règles du parfait film américain, n'hésitant pas à porter en dérision ses propres oeuvres précédentes (le buddy movie genre "L'arme fatale" ou bien le mélange fiction/réalité souvent cité dans "Kiss kiss Bang bang" nous rappelle le thème principal de "Last Action héro")

Pour le scénario, c'est du tout bon: là où ses précédents écrits se basaient sur de pures scènes d'action, "Kiss kiss Bang bang" laisse plutôt développer une enquête mélangeant humour loufoque et pur polars. Mais là où Shane black m'a fait grimper au rideau par plaisir, c'est au niveau de ses dialogues! Et oui, on l'a trouvé notre nouveau Tarantino, et il est encore plus décomplexé que l'original.
Les dialogues remplis de vannes et de références fusent à 100 à l'heure, c'est tout simplement jouissif (je ne le dirais jamais assez!). Je me suis étonné à sourire (ou même rire) d'un pur plaisir procuré par le titillement de ces dialogues envers mon égo (seul moi peut me comprendre sur ce coups).
C'est une sorte de mélange de Kevin Smith (à l'époque de "Clercks" ou de "Chasing Amy") et de Tarantino (avant "Kill Bill"), je vous laisse deviner le résultat.

Le film offre sûrement le meilleur rôle de Robert Downey Jr., totalement crédible en looser plongé un peu par hasard dans ce doux délire, mais aussi le vrai come back de Val Kilmer, magnifique en producteur/détective en herbe gay, qui avait tendance à ne se retrouver que dans des seconds rôles insipides ces derniers temps ou dans des productions forts mauvaises. N'oublions pas Michelle Monaghan, craquante à souhait (pour ne pas dire carrément sexy :P).

On peut critiquer le fait que parfois l'histoire peut paraître assez confuse (mais jamais brouillonne), mais le tout s'éclaircie très vite sur la fin et deviens limpide grâce à un simple flash back. De même, certains n'aimeront pas la partie pris du réalisateur qui peut rendre le tout légèrement prétentieux, mais c'est en ce point que l'oeuvre est totalement jouissive bordel de bordel!!

Alors oui! Merci Joël Silver d'avoir fait confiance en Shane Black (je ne pensais jamais dire cela une seule fois dans ma vie...), merci Mr Black et que vos prochains films soit dans la même trempe et l'on pourra alors parler peut-être de culte lorsque votre nom sera évoquer.