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Travisisdead
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29 novembre 2005

Sonatine

sans_titre7

Réalisé par Takeshi Kitano
Avec Takeshi Kitano, Aya Kokumai, Tetsu Watanabe
Japon - 1993 - 1h35

Murakawa, vieux yakuza un peu las, est le jouet de clans adverses qui veulent l'éliminer lui et ses hommes.

Bon je vais essayé d'analyser (ou plutôt (l'ami de Mickey, mais non c'est son chien!) de faire une critique élogieuse) de ce film qui ne cesse de me tourmenter lors de chaque visionnage.

Tout d'abord je précise que je ne vais pas m'attarder sur l'histoire même du film, qui n'est autre qu'un "simple" règlement de compte entre gangs yakuza comme dans pas mal de film de Kitano.
Car en effet, Takeshi est fort pour ça: la trame principale de ses films est très basique et c'est le déroulement qui en fait l'œuvre totalement somptueuse. Ici Murukawa, un yakuza vieillissant de Tokyo est envoyé en province pour régler une histoire de querelles envers un autre gang.
Dès le départ on peut constater que Kitano possède toujours cette pointe d'humour légère, caractéristique au cinéma japonais contemporains (limite manga me direz vous). Ainsi la bande de "bras cassés" est très largement pris en dérision, à la limite du burlesque (les mêmes membres yakuza qui se poignardent pour un rien etc..).
Et puis au fur et à mesure, un rythme mélancolique s'installe. On observe, contemplatif, ce spectacle qui laisse une impression chargée de nostalgie.

C'est là la force du réalisateur: il arrive à nous émouvoir avec des personnages qui relève du parfais salopard (n'oublions pas que Kitano joue un yakuza "macho" quand même!). Pire on en éprouverais de la compassion.
Je ne vois pas meilleur exemple que la scène culte sur la plage, lorsque deux jeunes membres du gang "s'amusent" à tirer sur une canette vide posée sur leur tête mutuellement. Apparaît ainsi Kitano (enfin Murakawa: pour moi tout les personnages interprétés par Beat Takeshi ne sont autre que lui même) qui prend le revolver et qui joue à la roulette russe, sous les yeux effrayés de ses camarades. On comprend mieux dès ce moments l'état d'esprit du film et surtout de son réalisateur.
Puis arrive une femme. Elle évite un viol grâce à Murakawa. Par reconnaissance (on est dans un film jap'...) elle reste avec lui. Est-elle une prostitué? Une femme sans réelle vie humaine ou sociale? L'importance n'est pas là. On sait déjà que malgré ce petit élan d'espoir tout va basculer.

En effet, plus le film avance et plus les morts se succèdent. Notre gang subit les représailles du clan adverse. Et c'est là que l'on arrive à entrevoir la philosophie de Kitano: il sait qu'il est à la dérive, que rien ne peut sauver son groupe. La mort est la seule issue possible.
Et malgré tout ce qui se passe à côté (une femme qui parait fidèle à lui malgré son comportement, des moments de détente parfois vers le milieu du film ponctué d'un humour doux (je ne trouve pas d'autre mots pour le qualifier)) il ne peut pas échapper à son destin.

En clair, il représente un homme, perdu dans son milieu, dans son pays en pleine perdition, et qui, malgré certains petit bonheur, ne pourra pas être sauvé.
Ceci est une interprétation assez libre, mais à mon avis, ce que Kitano a voulu transmettre est qu'on ne peut éviter son destin que d'une façon.
Certes, certains ne seront pas d'accord avec cette version, mais on est forcé tout de même de reconnaître que Kitano ne retient rien de bon dans cette vie et surtout dans nos sociétés actuelles (plus particulièrement le Japon).

Bref je me suis très largement écarté du sujet, en parlant de ma propre interprétation du film (ce qui fait donc que ceux qui n'ont pas vu ce film n'aurait pas compris un sombre mots de ce que j'ai pu dire).

Sur ma lancé je tiens à rajouter que Kitano joue beaucoup sur les silences et sur les plans séquences (le meilleur exemple en est a scene at the sea) et sur son propre charisme (mais c'est pardonnable: regardez un de ces films dans lequel il joue et vous comprendrez) et que ça enchérie sur le côté émotionnel de l'œuvre.

Rajoutez à tout ça une musique splendide de Joe Hisaishi, compositeur attitré de Kitano mais aussi du monstreux Hayao Miyazaki, qui signe ici son meilleur score avec Princesse Mononoke.

On pourrait comparer le tout à du Scorsese, la poésie teintée de noirceur en plus. Ou le mélange à première vue improbable de violence japonaise et de message humaniste mais malheureusement réaliste d'un auteur en mal de vivre.

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