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Travisisdead
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29 novembre 2005

Taxi Driver

sans_titre6

Réalisé par Martin Scorsese
Avec Robert De Niro, Jodie Foster, Albert Brooks
USA - 1976 - 1h55

Travis Bickle, ancien vétéran du Vietnam, choisit de devenir chauffeur de taxi la nuit, à New-York, pour chasser ces insomnies. Peu à peu, la solitude et un amour déchu vont le pousser à réagir face à l'univers qui l'entoure...

Alors là, attention, on a affaire à du lourd, le meilleur film de tous les temps à mes yeux.
L'unique film dans ce monde qui parle de solitude dans un endroit surpeuplé (New-York) avec pour principal personnage, une sorte de malade mentale, raciste et révolté par l'incompréhension de son entourage vis à vis de ses idées (très radicales limite fascistes).

Malgré tout cela, la construction et surtout l'évolution de Travis (magnifiquement interprété par De Niro) est tellement fluide et bien développé, que le film se laisse regarder sans difficulté et surtout s'apprécier, alors que le sujet de base est très polémiqueux. Car en effet il n'est pas evident d'avoir de la peine ou de la compassion pour un gros salopard tel que Travis, mais le talentueux scénario de Paul Schrader (qui d'ailleurs a avoué être dans un état similaire de celui de son personnage lors de l'écriture du script) est irréprochable au niveau de l'évolution de la psychologie de notre anti héro. Ainsi, malgré la voix off de De Niro débitant des propos radicaux sur la population du Bronx ou bien sa vision très particulière du romantisme (la scène du sex shop avec Betsy...), le film ne dégoûte réellement jamais, pire il fascine. En effet, je me demande par exemple comment serait accueillie un tel film de nos jours (rien qu'a voir les critiques de Fight Club, qui est à mes yeux une version ciné des bizounours comparé à ce monument qu'est Taxi Driver).

Car même si le personnage principal est plein de haine, tout le monde peut s'y identifier de par sa solitude constante d'abord, puis par le rejet de la société envers lui. Il faut rappeler que le film à été réaliser en plein milieu des années 70 et que ce genre de thème n'était pas d'actualité, ce fut en quelques sortes l'un des premiers pavé jeté dans la mare, contre le système hollywoodien d'abord, mais aussi contre le système tout cours. C'est en quelques sortes le seul contre tous de Noé version 70's à New-York.
Donc pour résumer au niveau du scénario: rien à dire, l'ascension morale du personnage est très logique et peu de temps morts subsistent dans le film.

Pour la réalisation, j'avoue que je vais avoir énormément de problèmes de subjectivités étant donné que Scorsese est le meilleur réalisateur de tout les temps, qu'il l'est encore aujourd'hui et qu'il n'est pas prêt, à mes yeux, d'être détrôné. Pour faire bref, je me référencie à le scène de massacre à la fin qui est tout simplement énorme de créativité notamment grâce à son long travelling aérien à la suite du "suicide" de Travis. C'est beau et il n'y a rien d'autre à rajouter.
Mais le film n'atteindrait pas la cheville de ce qu'il est sans son casting: De Niro qui fait sa 2ème meilleur interprétation après Raging Bull du même Scorsese (rrrrrrrrrraaaaaaaaaaahhhhhhhhh le "You talkin' to me?"). De plus, on a même droit au premier vrai rôle de Jodie Foster et à la deuxième collaboration entre le trio De Niro, Keitel, Scorsese après Mean Street, et ça, ça ne se manque pas!!

Il est vrai que l'on peu tout de même reprocher au film un léger coups de vieux surtout au niveau de la musique, mais même celle-ci parvient à se coller aux images (certes le mieux aurait été de faire le même schéma musical que pour Les affranchis ou Casino, mais bon...).
Nous avons donc là un film qui a bouleversé les codes du cinéma américain, car n'oublions pas qu'à le base Scorsese a commencé sa carrière en marge d'Hollywood pour créer avec ses collègues (De Palma, Spielberg, Lucas, Coppola... rien que ça) un nouveau cinéma, inspiré sur la nouvelle vague française de la fin des années 60. Et tout ceci est magnifiquement représenté ici, permettant au réalisateur de remporter une palme d'or méritée à Cannes la même année.

Il n'est donc pas étonnant (ça en est même réjouissant) de voir que Scorsese a su se morfondre au système hollywoodien en quelques sortes mais il y a surtout apporté sa touche et de nombreux grand film (Raging Bull, les affranchis, Casino, gang of New-york...). En fin de compte le cinéma américains doit tout à ce réalisateur et doit surtout prendre ce film comme référence ultime (ce dont certain nouveau réalisateur tel que Tarantino ont bien compris).

Bref, oubliez les autant en emporte le vent ou bien les Citizen Kane (quoi que lol faut pas déconner non plus, Welles avait fait très fort sur ce coup), afin de prendre la grosse claque dans la gueule qu'est Taxi Driver. A déconseiller toutefois au aficionados de l'huma ou des inrocks! lol.

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