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Travisisdead
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19 décembre 2005

Lady Vengeance

sans_titre73

Réalisé par Park Chan-wook
Avec Choi Min-sik, Su-hee Go, Kim Bu-seon
Corée du Sud - 2005 - 1h55

Geum-ja, une belle jeune fille, devient un personnage public lorsqu'elle est accusée de l'enlèvement et du meurtre d'un garçon de 5 ans. Ce crime atroce obsède les médias. Geum-ja passe aux aveux et est condamnée à une longue peine de prison. Elle va consacrer ses 13 ans d'enfermement à la préparation méticuleuse de sa vengeance contre son ancien professeur Mr. Baek...

Voilà, ça y est, Mr Chan-wook clôture sa trilogie sur la violence (ou vengeance c'est comme bon vous semble) avec ce bijoux qu'est "Lady Vengeance". En effet après le glacial (tant pour son esthétisme que pour son déroulement) "Sympathy for Mr Vengeance" et la claque de l'hyper stylisé "Old Boy", le réalisateur le coréen, sadique parmi les sadiques, nous livre une conclusion de toute beauté qui confirme premièrement qu'il peut encore en dire long sur le sujet de la vengeance et surtout qu'il peut aussi se montrer plus subtil en abordant des thèmes beaucoup plus sensibles tel que la recherche de la rédemption par la vengeance.

Car c'est bien ici le sujet principal du film: Geum-ja veut certes se venger d'avoir dû payer pour les crimes atroces de Mr. Baek (Choi Min-sik, toujours monstrueux de charisme) mais elle veut surtout renouer avec son passé et se faire justice elle même. A travers les 2 heures du film on peut ainsi voir les multiples facettes de ce personnage, qui tantôt se révèle manipulatrice avec ses anciennes co-détenues de prison et tantôt se montre être en fait une femme avant tout, qui possède des sentiments humains très fort. Le meilleur exemple est certainement la plan final du film (à la beauté plastique renversante) et la scène d'explication entre elle et sa fille avec Mr Baek en interprète. C'est d'ailleurs là où se différencie le film avec ses prédécesseurs: la vengeance n'est plus un but personnel ici.

C'est aussi là que le film peut paraître très ambigu, à l'instar de la scène d'introduction de "Seul contre tous", le réalisateur nous expose sur pellicule un personnage qui ne croit pas à la justice et qui se la fait lui même. Mais là où Chan-wook est malin c'est qu'il ne laisse pas son personnage se venger seul: toutes les victimes du meurtrier vont participer à cette vengeance. Et là c'est l'apothéose, on assiste certainement à la scène la plus sadique de tous les temps sans la moindre violence visuelle. Exit ici la beauté gore de "Old Boy", Chan-Wook choisi plutôt un esthétisme froid similaire à "Sympathy for Mr vengeance".
Ce n'est pas pour autant que le film possède un style assez clippesque qui colle parfaitement au sujet.

De plus le choix d'une narration éclatée (déjà employée pour "Old Boy") permet au spectateur d'être actif au film. Car en effet c'est un film qui se vit, qui prend aux tripes, qui écœure et fascine à la fois. C'est certainement ainsi que devrait être définit ce film: une expérience qui ne peut laisser de marbre. C'est seulement après la vision de cette oeuvre que l'on comprend mieux la déchirure entre les différents avis de la critique presse: certains abusent de superlatifs et d'autres préfèrent le descendre. Pour ma part, je suis ressortie de la salle enchanté dans un premier temps de constater que Chan-Wook n'est pas tomber dans le piège du plagia de ses précédents films, puis surtout avec une sorte de dégoût mélangé à la fascination pour une oeuvre intimiste qui nous prouve que rien n'est impossible dans le cinéma: même les pires sujets possédant une "anti-morale" peuvent être des chefs d'oeuvre.

Car oui, "Lady Vengeance" est un pur chef d'oeuvre comme on en fait peu ces derniers temps. Mais attention un chefs d'oeuvre à l'instar de "Salo ou les 120 jours de Sodome": à ne pas mettre entre les mains de tout le monde.

A noter toutefois un gros gros gros coup de gueule contre la distribution honteuse du film qui n'est sortis que dans 39 salles lors de sa première semaine d'exploitation! En effet au bout de 3 semaine le film ne tourner que dans 9 salles et miraculeusement le cinéma "Le Renoir" de Aix en Provence (que je ne cesserais de vénérer!) à pût se procurer. Alors bordel, il faut qu'un film soit primé dans un festival pour que l'on ait une infime chance de le voir, c'est à la limite du scandale. Alors par contre les belle bouze comme "Doom" on nous les sort dans toutes les salles françaises ça!
Pays de c**s! Grrr

Enfin bref. Reste à savoir maintenant si Park Chan-wook sera se renouveler après cette trilogie frôlant la perfection.
Wait and see...

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