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Travisisdead
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29 novembre 2005

Dogville

sans_titre11

Réalisé par Lars von Trier
Avec Nicole Kidman, Paul Bettany
Danemark - 2002 - 2h55

Dans les années trente, des coups de feu retentissent un soir dans Dogville, une petite ville des Rocheuses. Grace, une belle femme terrifiée, monte en courant un chemin de montagne où elle fait la rencontre de Tom, un jeune habitant de la bourgade. Elle lui explique qu'elle est traquée par des gangsters et que sa vie est en danger. Encouragée par Tom, la population locale consent à la cacher, en échange de quoi Grace accepte de travailler pour elle.
Lorsqu'un avis de recherche est lancé contre la jeune femme, les habitants de Dogville s'estiment en droit d'exiger une compensation, vu le risque qu'ils courent à l'abriter. Mais la pauvre Grace garde en elle un secret fatal qui leur fera regretter leur geste...

Je vais être très très bref pour ce sujet car je n'ai pas vu le film dans son entière totalité, mais ce que j'ai vu m'a vraiment épaté et je tiens à faire de la pub pour ce genre d'œuvre.

Je ne connais pas énormément l'univers de Lars Von Trier, si ce n'est que le récent "Dancer in the dark" qui m'avait déjà impressionné par sa réalisation plutôt iconoclaste. Son film fût descendue par la presse américaine, jugeant qu'il n'aurait pas dû faire un film sur les Etats-Unis sans y avoir mis les pieds de sa vie. Le réalisateur danois rétorqua par la suite que ceux qui ont fait "Casablanca" n'ont certainement jamais été à Casablanca (et toc) et décida ainsi d'entamer une trilogie sur l'Amérique mais tourné à présent dans son pays natal.

Ainsi est né ce projet que l'ont pourrait qualifier de théâtre cinématographique expérimental. Je m'explique: ici il n'y a pas de décors: tout se joue sur une sorte de scène avec pour seuls repères des traits faits à la craie sur le sol indiquants le tracé des rue de la ville de Dogville et le nom des propriétaires des maisons. Seuls quelques détails subsistent comme la cloche, quelques façades et les objets dans certaines maisons comme les lits ou bureaux.

Tout est basé sur le comportement humains, il est donc paru logique à Von Trier de laisser évoluer ses personnages dans un espace dont les objets ne servent à rien. Toutefois tout est mimé comme pour les ouvertures de portes et une bande son est rajoutée par dessus.

Une voix off permet de mieux situer le sujet. Et mon dieu quel sujet! Lars Von Trier n'y va pas avec le dos de la cuillère.
On pourrait résumer le film en une phrase: l'homme est un loup pour l'homme.
Il nous montre ainsi jusqu'à quel point nous pouvons aller dans notre déshumanité, dans notre course au profit (sans toutefois faire la moindre allusion sur l'argent) qui ici s'illustre par une recherche de son propre plaisir sans se soucier de ce que peut vivre cette pauvre Grace, magnifiquement interprété par une Nicole Kidman au sommet de son art!
Elle devient l'esclave de ce village, perdus au milieu de nulle part à la suite de la grande crise de 1929.

Lars Von Trier, comme pour son "Dancer in the dark" veut provoquer des émotions à son spectateur, entre révolte et compassion, et il y arrive, on ressort de cette expérience fort choqué (malgré le fait qu'il ne possède aucune vraie violence visuelle).
C'est le genre de film qui n'aurait sûrement pas pût être réalisé par un américain (puritanisme oblige) mais qui est totalement nécessaire, tout pour son point de vue cinématographique que pour son message (qui est quand même peut-être moins prononcé que pour "Dancer in the dark"). De plus l'utilisation du DV, cher au réalisateur, accentue à la crédibilité de l'expérience.

Un film noir, âpre, sans concession, certes, mais un film juste qui brise les codes du cinéma contemporain devenu un peu fade.

Je m'excuse encore du fait de n'avoir cité que "Dancer in the dark" dans cette critique, mais je n'ai vu que ce film du réalisateur danois, mais je vais m'y mettre car je pense que je suis en train de manquer quelque chose de gros!

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